TAIJIQUAN
Les différents styles de TAIJIQUAN
La Boxe du faîte suprême
Les boxes « Taiji » traditionnelles, sont des styles martiaux qui mettent l’accent sur des mouvements dégagés et souples, alliant la mobilité et l’immobilité. Praticables par tous et largement répandues, elles sont appréciées pour leur valeur sportive et leurs effets thérapeutiques.
Un peu d’histoire…
Selon l’une des nombreuses légendes qui donnent les origines de la boxe « Taiji », cette boxe serait née au 14e siècle, vers la fin de la dynastie des Yuan (1279-1368) et le début de celle des Ming (1368-1644). Un moine taoïste du nom de ZHANG Sanfeng vivait sur les monts Wudang. Il s’adonnait à ses études d’auto perfectionnement en se plongeant dans les recherches sur le Yin et le Yang, ainsi que sur la théorie des trigrammes (Bagua), sur la longévité des tortues et des grues, observait les combats entre serpents et pies. Finalement, il créa la boxe en treize positions, première ébauche de la boxe qu’il dénomma Taijiquan (Boxe du faîte suprême)
Les différents styles de TAIJIQUAN
Au début des années 1960 en Europe, on ne connaissait du Taijiquan que l’école « Yang », caractérisée par des mouvements lents qui évoquaient plus une gymnastique qu’un art martial. A partir de 1985, les changements culturels et politiques qui conduisirent la Chine à s’ouvrir à l’Occident, nous permirent de mieux comprendre comment s’articulait cette école originale. Ainsi, on apprit bien vite que l’école « Yang » n’est en réalité qu’un seul des cinq styles « Neijia » du Taijiquan.
Nous vous présentons ci-après les spécificités de chacune de ces écoles par ordre d’apparition historique.
Le style « CHEN »
La plus ancienne de toutes les écoles est née dans la campagne du district de Wenxian, dans la province du HENAN. Deux courants sont nés du style CHEN : l’ancien style, nommé « Laojia », codifié par CHEN Zhao Pi (1893-1972), et le nouveau, nommé « Xinjia », apparu dès CHEN Fa Ke (1887-1957). Comprenant 5 formes (Taolu) à l’origine, il se résume aujourd’hui à deux formes principales : Diyilu et Paochui. Les caractéristiques principales sont résumées dans les points suivants :
Dans cette école, les mouvements suivent des spirales très serrées, et les positions sont amples. Certains mouvements comprennent des saccades et des explosions (Fajing) qui ont été éliminées dans d’autres styles de Taijiquan.
Style Chen : Mouvements en spirales, alternance des mouvements lents et rapides. Mouvements souples à l’extérieur et forts à l’intérieur .
Le style « YANG »
Membre de l’école Chen, YANG Luchan (1799 -1872) a perfectionné la méthode et l’a transmis à son petit-fils YANG Chengfu (1883 – 1936) qui a fini par lui donner sa forme définitive. A l’heure actuelle, l’école YANG est la plus populaire dans le monde. Elle est caractérisée par le dégagé et l’élégance de ses postures, l’homogénéité et la souplesse de ses mouvements souvent fort amples et décrivant des arcs.
Style Yang : Mouvements fluides et légers, mouvements de grande amplitude, prédominance des cercles verticaux.
Le style « WU »
Après avoir appris la boxe du style de YANG, et sur la base de cette dernière, Wu Quanyou (1834 – 1902), un Mandchou de Beijing, et son fils WU Jianquan (1870 – 1942) ont créé et développé un style à part, celui de WU, dont la popularité ne le cédait qu’à celui de YANG. Il se caractérise par la délicatesse et la souplesse, la précision et la lenteur, la forme en arc et l’ampleur rationnelle des mouvements.
Style Wu : Tronc légèrement penché en avant dans la position du pas de l’arc, prédominance des cercles horizontaux.
Le style « HAO »
S’étant formé à l’école de CHEN au Henan, WU Yuxiang (1812 – 1880) développa la boxe de ses maîtres, laquelle fut introduite plus tard à Beijing par son disciple HAO Weizhen (1849 – 1920). Cette école recherche la simplicité et la concision qui confèrent à son art le charme gracile et rustique du prunier à fleurs. Les mouvements peu amples, souples et lents, obéissent à des règles rigoureuses et exigent une parfaite rectitude du corps.
Style Hao : Les mouvements sont courts, d’une grande précision sur des postures hautes.
Le style « SUN »
Après ses débuts dans les boxes Xingyi et Bagua, SUN Lutang (1861-1932) se mit à pratiquer la boxe de l’école de HAO, à partir de laquelle il élabora un style propre à lui. Cette école est caractérisée par l’adresse et l’ingéniosité dans les mouvements, la fréquence des évolutions changeantes d’ouverture et de fermeture, la souplesse du jeu des pieds, la libre succession des avances et des reculs, ce qui lui a valu le nom de « Boxe taiji souple »
Style Sun : Mouvements vifs et légers. Grande mobilité dans les déplacements, prédominance des cercles horizontaux.
Les styles composites …
Le style « WUDANG »
Depuis quelques années et en réponse à la création du courant externe (Waijia), on voit émerger un style puissant plus directement aux sources du Taijiquan et plus particulièrement du Taoisme, avec le temple du mont Wudang dans la province du Hubei. Cette démarche a donné naissance à un style de taijiquan reformaté comme ce fut le cas pour le Shaolin quan, en s’inspirant des deux autres styles majeurs du « Neijia » : le Xing yi quan et le Bagua zhang.